La Clouère à Ablet

Publié le par Eglantine

La Clouère est la rivière qui prend sa source à peu de distance de la limite du département de la Vienne, en Charente et se jette dans le Clain à Danlot au nord de Vivonne après avoir parcouru environ 77 km dans le sud de la Vienne. Elle arrose plusieurs communes avant Marnay et Ablet.

 

Le village d’Ablet et la Clouère ont une histoire commune. Situé sur la rive gauche, le premier a usé de la seconde, laquelle a profondément marqué le premier.

 

La Clouère à Ablet

A quelques volées de moineau d’Ablet on trouve le Grand Gué. Il est beaucoup moins visible aujourd’hui depuis le terrible curage que subit la rivière dans les années soixante. Ce lieu témoigne d’une occupation ancienne de population humaine. L’archéologie aérienne a en effet révélé les vestiges d’une villa gallo-romaine, ce qui en fait un site archéologique répertorié. Lieu de passage entre les deux rives de la rivière, le Grand Gué a vu passer des montagnes d’eau lors des périodes d’inondation, avant de se voir, à une époque  ancienne  suppléé par une passerelle puis, après le curage, par le pont en béton actuel.

 

La rivière a marqué le destin d’Ablet, village pris dans l’une de ses boucles, donnant des plaines d’un côté et des coteaux de l’autre, parfois sur les deux rives.

 

Les noms donnés aux pièces de terre qui entourent Ablet pour la plupart évoquent la présence de la rivière.

Les Varennes, anciennement les Varennes d’Ablet : ce mot varenne désigne « une terre sablonneuse » laissé par une rivière lorsque celle-ci s’est retirée de la vallée.

A Ablet, la Clouère coule dans une vallée délimitée par des coteaux. Ainsi les Coteaux d’Ablet. Le mot coteau désigne « le flanc d’une colline ». Ces coteaux ont été sculptés dans la roche par la rivière à une époque où elle emplissait toute la vallée.

Les Coteaux de Rochelet (à l’origine de Roche Jallais) sur la rive droite.

La Vallée d’Ablet. Ce nom se passe de commentaires.

La Baignerie (la Grande et la Petite) : ce nom désigne une « terre gorgée d’eau » ou un « endroit inondable ».

En face du village d’Ablet, sur la rive droite, se trouve le Moulin de Clusette (prononcer kiuzéte, en poitevin). Ce mot clusette est le diminutif de cluse qui désigne « une gorge », « un défilé », « une vallée étroite».

 

iris faux acor La flore qu’on rencontre sur les bords de la Clouère est celle des vallées à alluvions et à eaux calmes  (anciens sols sablonneux, varennes, etc.).


L’arbre emblématique de ces lieux est l’aulne, le peuplier, aujourd’hui de différentes variétés, pendant longtemps apanage du Blanc du Poitou, le saule. Sur les coteaux,  le chêne,  le sureau, etc.


Les principales plantes qui s’y rencontrent : pour une large part, dans les prés bas, les carex,  dans le courant,  la sagitaire, le nénuphar  jaune et nymphéa blanc, sur la rive, l’iris faux acor, etc.

 

La Clouère a aussi servi de vivier à poissons pour les habitants d’Ablet avec le brochet, la tanche, le rotengle (gardon de fond),  la perche, etc.

 

De nombreuses activités domestiques se sont déroulées à la rivière, la principale étant la bujhàie, la lessive, chasse gardée des femmes…

 

A Ablet on trouvait encore un abreuvoir pour les animaux de la ferme. Les jardins profitaient largement de l’eau douce de la Clouère, mais aussi de celle du ruisseau de fontaine qui se jette dans la rivière, près du pont.

 

En 1898, M. Pierre Mézille fit la demande de construction d'un pont sur la Clouère à Ablet. Après enquête publique et rapport des ingénieurs des Ponts et Chaussées, la préfecture accède à sa demande. Mais, nous ne saurons jamais si ce pont fut construit, en tous les cas nous n'en trouvons aucun vestige.

 

au pont du Grand GuéD’autre part, et jusqu’à ce satané curage, on s’est baigné au Grand Gué. Pendant les vacances d'été, de joyeuses baignades avec les copains et les cousins, ont rythmées les journées des enfants du village. Nous avions ordre de respecter un délai de 3 heures après le repas avant d'enfiler nos maillots de bain et de courir nous ébrouer dans l'eau fraîche de la Clouère.

 

Il serait bien compliqué de faire la part de tous ces liens qui unissaient étroitement les générations d’habitants qui se sont succédées à Ablet et la Clouère.

 

Aujourd’hui, toutes les communes riveraines regroupées au sein du Syndicat du Val de Clouère, sont soumises par la directive européenne de 1999 traduite en droit français en loi sur l’eau en 2000, à restituer à l’Europe, la Clouère en « bon état écologique » en 2015. Souhaitons que la raison plus que la contrainte fasse renouer ces liens d’harmonie entre la rivière et ses riverains dans le plus parfait équilibre naturel.

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans environnement

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